Après une période d’incertitude prolongée, le secteur immobilier marocain retrouve un souffle nouveau, porté par des mesures structurantes comme le programme d’aide directe au logement “Daam Sakane” et des événements internationaux tels que la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030.
Un regain d’activité grâce à “Daam Sakane”
Depuis son lancement en janvier 2024, “Daam Sakane” redessine les contours du marché immobilier marocain. Ce programme, qui s’étend sur cinq ans, offre une aide directe de 100.000 dirhams pour les logements à moins de 300.000 DH et de 70.000 dirhams pour ceux compris entre 300.000 et 700.000 DH.
En un an, plus de 130.000 demandes ont été enregistrées, avec 35.000 bénéficiaires confirmés. Bien que le programme n’ait pas encore atteint son plein régime, l’expert immobilier Amine Mernissi estime que cette initiative répond parfaitement aux besoins d’une classe moyenne dont le pouvoir d’achat a été fragilisé par l’inflation et la crise post-Covid.
Des perspectives renforcées par des événements majeurs
Les événements internationaux à venir, notamment la CAN 2025 et la Coupe du Monde 2030, stimulent également le secteur. Ces compétitions devraient attirer d’importants investissements en infrastructures et renforcer l’attractivité immobilière du pays.
Amine Mernissi parle d’un “Big Bang des travaux d’infrastructure” qui devrait s’étendre sur au moins cinq ans, transformant non seulement les grandes métropoles mais aussi les régions moins développées.
Par ailleurs, l’amnistie fiscale sur les avoirs liquides, qui a généré 127 milliards de dirhams fin 2024, pourrait également orienter une partie des fonds vers l’immobilier, notamment pour répondre à une demande croissante en logements et infrastructures.
Recul de l’IPAI : une tendance à relativiser
Selon les dernières données de Bank Al-Maghrib (BAM) et de l’ANCFCC, l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a reculé de 0,4% au troisième trimestre 2024 par rapport à la même période en 2023.
Cependant, cet indicateur, axé sur les biens de seconde main, ne reflète qu’une partie de la réalité. M. Mernissi précise que le marché du neuf suit une trajectoire différente mais reste difficile à évaluer en raison d’un manque de données fiables.
Disparités régionales et nouvelles tendances
Le secteur immobilier marocain demeure marqué par des disparités régionales. À Casablanca et Rabat, la demande se concentre sur des biens d’environ 1 million de dirhams, principalement des studios, bureaux et locaux commerciaux.
En revanche, les zones périurbaines enregistrent un intérêt croissant pour des logements plus spacieux, souvent dotés d’espaces verts. Cette tendance, apparue après la pandémie, souligne une évolution des préférences des ménages marocains.
Des défis à surmonter
Malgré les signaux positifs, le secteur fait face à plusieurs défis, dont :
- Une offre insuffisante dans certaines régions.
- Des données peu fiables sur le marché du neuf.
- Des inégalités régionales, exigeant une meilleure planification urbaine.
Un avenir prometteur pour l’immobilier marocain
Avec le soutien d’initiatives comme “Daam Sakane” et l’organisation d’événements d’envergure, le marché immobilier marocain s’oriente vers une reprise durable. Ces dynamiques renforcent l’attractivité du secteur pour les investisseurs, tout en répondant aux besoins croissants des ménages marocains.